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Nocturnal Animals, critique

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Pour ouvrir cette année 2017, le cinéma nous propose le nouveau film de Tom Ford, Nocturnal Animals. Amy Adams et Jake Gyllenhaal y explorent la solitude et la création dans un film noir qui pourrait déjà entrer dans le top annuel ! Fascinant !

En 2009, le créateur de mode Tom Ford surprenait tout le monde avec le magnifique drame A Single Man. Il revient aujourd’hui avec un second long-métrage à la mise en scène toute aussi raffinée mais à la noirceur bien plus prononcée qui lui a valu le grand prix du jury à Venise et lui offre déjà quelques nominations aux Golden Globes. En s’intéressant à une galeriste de LA qui reçoit le livre troublant de son ex-mari faisant résonner les échos de son passé, le réalisateur nous propose un film à la narration multiple et à l’élégance folle et dramatique de la solitude.

Ainsi, dans Nocturnal Animals, il y a 3 histoires imbriquées. Celle de Susan, notre galeriste en pleine crise de la quarantaine, celle du livre qui est en soit un véritable film noir où un père de famille voit sa femme et sa fille enlevée, et enfin les flashbacks de la vie de Susan avec son ex-mari qui lui a dédié ce livre. Et si l’histoire du livre peut se suffire à elle-même, les deux autres histoires s’en nourrissent beaucoup pour développer une certaine profondeur et les thèmes du films qui deviennent alors bien plus fascinant que seulement la perte et la vengeance.

En ayant une vision d’ensemble et en révélant au fur et à mesure certaines informations délivre ainsi un film captivant sur la solitude, le regret mais aussi les affres de la création et ses impacts sur la vie amoureuse. Bref, un film particulièrement riche qui fera réfléchir sur ces thèmes pendant un moment encore après la projection. Et ce d’autant plus que Tom Ford arrive à unir ces thèmes alors qu’il possède deux films qui se complètent parfaitement tout en étant chacun dans une ambiance très différente.

En effet, le styliste fait encore une fois preuve d’une mise en scène parfaitement étudiée, entre la froideur de l’univers de Susan qui met en avant sa solitude et ses interrogations et la chaleur étouffante et malsaine de l’histoire racontée par son ex-mari, chaque plan est d’une beauté froide parfois macabre qui rend le film fascinant de bout en bout et appuie encore une fois les thèmes avancés. D’autant plus que sa mise en scène permet de servir les personnages autant que les acteurs.

Ainsi Jake Gyllenhaal étonne dans sa retenue première en innocent père de famille alors que Michael Shannon est comme d’habitude très bon en inspecteur grincheux. Seul Aaron Taylor Johnson peut être un peu en dessous en éternel sale gosse. Mais c’est encore une fois Amy Adams qui retient toute notre attention. Après nous avoir épaté dans Premier Contact, l’actrice est encore une fois ici magnétique et laisse tout transparaître de son personnage à travers seulement quelques gestes ou regards. Des regards qui resteront d’ailleurs en tête longtemps après avoir vu le film, nous replongeant ainsi toujours dans sa réflexion.

Nocturnal Animals est ainsi une oeuvre fascinante et particulièrement noire dont la narration fait autant réfléchir que la mise en scène et les acteurs. Une oeuvre froide qui risque bien de nous rester en tête toute l’année.


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